Le Comte de Monte-Cristo, une relecture épique et flamboyante

Après les deux grosses productions françaises consacrées aux Trois Mousquetaires, Mathieu Delaporte et Alexandre De La Patellière continuent d’explorer les oeuvres mythiques de la littérature française. Cette fois-ci, ils s’attaquent à un monument littéraire de taille en adaptant Le Comte de Monte Cristo avec Pierre Niney dans la peau d’Edmond Dantès.

Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.

Avec ce grand film d’aventure, Alexandre De La Patellière se retrouve dans cet espèce de tourbillon homérique qui ne s’arrête jamais, ce dernier déclare : « Ce que j’aime passionnément, c’est le prodigieux mélange des genres auquel il est parvenu. Car Le Comte de Monte-Cristo est à la fois un roman d’aventures, un roman d’amour, une tragédie, un thriller, une comédie humaine et politique, et l’interaction de ces genres dégage un souffle tour à tour romantique, drôle, ironique ou effrayant. »

Le Comte de Monte Cristo ou cette adaptation qui aura connue toutes les époques au cinéma, après Gérard Depardieu, Louis Jourdan ou Jim Caviezel, c’est désormais Pierre Niney qui incarne le héros en quête de vengeance. L’oeuvre a fait l’objet d’une trentaine de transpositions sur petit et grand écran. La plus récente est celle, américaine, de 2002 avec Jim Caviezel, tandis que la mini-série de Josée Dayan avec Gérard Depardieu reste l’une des plus célèbres.

Dés les premiers plans, Le Comte de Monte Cristo bluffe avec une séquence d’époque à grand spéctacle, de quoi ne pas trembler face aux grosses productions américaines. Nous étions prévenu, le long métrage dure environ 3h00, une décision qui aurait pu être à double tranchant pour un film français.

Mais le pari est réussi, Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte livrent un film de grand envergure qui nous transporte de bout en bout sans jamais nous perdre. En effet, le script est parfaitement retravaillé et s’autorise certaines libertés excitantes et prenantes, ce qui accélére le rythme du film avec un dénouement divertissant à souhait.

Soutenue par une mise en scène efficace, Le Comte de Monte Cristo fonctionne à merveille, entre cascades agencées, costumes d’époques et décors à couper le souffle, le tout va servir admirablement Pierre Niney, comédien qui possède le don de se transformer et d’assumer un rôle iconique comme celui d’Edmond Dantès.

A la fois film d’aventures et film historique, ce nouveau Monte Cristo version 2024 démontre une fois de plus que Pierre Niney est décidément l’homme de la situation, il parvient à se transcander dans la peau d’un personnage complexe et sensible. Pour préparer le rôle d’Edmond Dantès Pierre Niney se donne corps et âme et n’hésite pas à suivre une préparation spéciale pour savoir monter à cheval.

Il sera également préparé pour le combat à l’épée, il sera encadré dans plusieurs cours d’escrime et passera un peu plus de 150 heures assis sur une chaise pour le maquillage (une séance de transformation physique durait de quatre à six heures).

Le Comte de Monte Cristo est un divertissement intelligent, excitant pour les yeux et l’esprit, qui remplit largement son cahier des charges en apportant une matiére que l’on voit trop peu au cinéma. 

28 juin 2024 en salle | 2h 58min | Aventure, Historique De Matthieu Delaporte, Alexandre De La Patellière | Par Alexandre De La Patellière, Matthieu Delaporte Avec Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier