Après des années d’adaptations inabouties, Marvel réussit un tour de force avec Les 4 Fantastiques : Premiers pas, non seulement en réintroduisant brillamment ses pionniers super-héroïques, mais surtout en leur offrant une identité forte, cohérente et touchante. Ce n’est pas juste une origin story, c’est une lettre d’amour au mythe de la famille, à la science-fiction rétro et à la vulnérabilité humaine.
Pour l’occasion, nous avons découvert le film au Pathé Levallois, entre immersion et confort sans faille, nous avons pu profiter des meilleures conditions pour apprécier ce nouveau film Marvel qui relevé le niveau du MCU.
Une science-fiction à taille humaine
Là où beaucoup de films de super-héros se contentent de super-pouvoirs et de destruction massive, Premiers pas adopte une approche plus subtile. La découverte de la dimension parallèle et les mutations qui s’ensuivent ne sont pas seulement des événements spectaculaires : ce sont des traumatismes que chacun doit apprivoiser. Reed Richards, incarné avec une justesse grave par Pedro Pascal, devient un scientifique tiraillé entre responsabilité collective et instinct paternel. Son intelligence ne le protège pas de la peur, elle l’y expose.
Un film de super-héros… familial
Ce qui frappe, c’est l’intimité du récit. Contrairement à la plupart des blockbusters, ici l’émotion n’est pas un artifice de dernière minute. La grossesse de Sue Storm (Vanessa Kirby, lumineuse et vulnérable), les douleurs existentielles de Ben Grimm (Ebon Moss-Bachrach, bouleversant), la fougue réprimée de Johnny (Joseph Quinn, très juste), tout est mis en scène avec une émotion authentique, jamais forcée. Ce sont des gens, avant d’être des icônes.
Une mise en scène inspirée
Le réalisateur Matt Shakman livre une mise en scène à la fois élégante et habitée. L’influence des bandes dessinées de Jack Kirby saute aux yeux, mais jamais comme simple hommage visuel. Le cadre respire, la lumière évoque les années 60 sans pastiche, et les décors — entre laboratoire organique et désert cosmique, semblent tout droit sortis d’un rêve collectif oublié. On pense à Contact, à 2001, mais aussi à Midnight Special ou Her, tant le film sait allier le grandiose et l’intime.
Galactus, une présence mythologique
Le film parvient à introduire Galactus sans tomber dans la caricature du « boss final ». Il est là, immense, silencieux, inquiétant. Il ne détruit pas : il rappelle l’insignifiance de l’humanité face à l’univers. C’est en cela que Premiers pas touche à quelque chose de presque philosophique. Il ne s’agit plus de vaincre, mais de faire face. Le Surfer d’Argent (interprété par Julia Garner) devient, dans ce contexte, une messagère élégiaque, presque poétique, entre lumière et renoncement.
Une bande originale mémorable
La bande originale signée Michael Giacchino est l’élément liant l’émotion au récit. Tour à tour chaleureuse, grave, cosmique, elle épouse les silences du film comme les moments de tension. Elle ne souligne pas : elle habite les images. Certaines séquences, notamment la première exploration de la zone négative, atteignent un niveau d’élévation rare dans le MCU.
L’une des meilleures adaptations des 4 fantastiques
Les 4 Fantastiques : Premiers pas n’est pas un film bruyant, mais un film qui murmure fort. C’est une œuvre de transmission, de passage, d’origine et de sens. Il remet Marvel sur la voie du cœur, et non de la recette. Un film qui assume ses inspirations, honore ses personnages, et donne enfin à cette équipe mythique la place qu’elle mérite : au sommet de l’univers cinématographique Marvel.
23 juillet 2025 en salle | 1h 55min | Action, Fantastique De Matt Shakman | Par Josh Friedman, Jeff Kaplan | Avec Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Joseph Quinn