La soirée avait si bien commencé… et elle finit en éclats de rire

On pensait assister à une soirée d’anniversaire tranquille, dans un bel appartement parisien, entre amis bien intentionnés. Une surprise, quelques verres, des souvenirs à partager. Mais non : dès les premières répliques, le vernis craque, les vérités fusent, les masques tombent et le rire, lui, devient incontrôlable.

Bienvenue dans La soirée avait si bien commencé, une comédie au rythme effréné, aussi bien huilée qu’un plan machiavélique qui dérape. Et c’est justement ce dérapage brillant, drôle, irrésistible qui fait toute la saveur de cette pièce jubilatoire actuellement à l’affiche du Théâtre de Passy.

Un scénario à la mécanique savamment déréglée

On retrouve tous les ingrédients du vaudeville moderne : un couple (presque) sans histoire, une amie (pas si innocente), un mari (trop charmant pour être honnête), et bien sûr… un secret bien gardé, prêt à exploser au milieu d’une chantilly maison et d’un caviar à la béchamel si, si.

Mais ce qui distingue La soirée avait si bien commencé des comédies de salon convenues, c’est la maîtrise du tempo. Chaque révélation est une étincelle, chaque silence une menace, chaque entrée en scène un tremplin vers le chaos.

Quatre comédiens, un feu d’artifice

La distribution est l’un des grands plaisirs du spectacle. Énora Malagré est une révélation : en hôtesse parfaite aux nerfs en pelote, elle oscille entre hystérie comique et tendresse désarmante. Thibault de Lussy, également co-auteur de la pièce, campe un manipulateur délicieux, à la fois agaçant et brillant.

Nicolas Audebaud, en homme dépassé par sa propre surprise, offre une partition pleine d’auto-dérision et Charlotte Gouillon déploie une palette fine, passant de la confidente douce à la femme fatale avec une élégance mordante.

L’alchimie est palpable, les échanges claquent, et l’on sent un vrai plaisir de jeu communicatif jusque dans les rangs du public.

Mise en scène : la précision du désordre

Signée Guillaume Mélanie, la mise en scène ne laisse aucun temps mort. Le rythme est vif, les déplacements fluides, et chaque silence est aussi efficace qu’une réplique. Dans un décor bourgeois délicatement rétro, les faux-semblants volent en éclats avec un sens du détail savoureux.

Une comédie qui parle à tout le monde… et fait rire tout le monde

On rit beaucoup, bien sûr mais pas seulement. On reconnaît des situations vécues, des phrases déjà dites, des moments où tout a failli basculer. Et c’est cette lucidité dans l’absurde qui donne à la pièce une profondeur inattendue. La soirée avait si bien commencé réussit le pari de faire rire sans cynisme, d’amuser sans lourdeur, et de surprendre jusqu’au dernier moment.

On la commence avec de bonnes intentions, et elle finit… dans un éclat de rire, un peu de vin sur la nappe, un secret qui s’échappe et cette certitude que, parfois, les meilleures soirées sont celles qu’on ne contrôle plus.


La soirée avait si bien commencé au Théâtre de Passy
Dès le 2 juillet 2025, du mercredi au samedi à 21h, dimanche à 17h30
Durée : 1h30
www.theatredepassy.fr

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