L’Homme qui rétrécit : Un Jean Dujardin à la hauteur du défi

L’homme qui rétrécit, nouvelle adaptation du roman culte de Richard Matheson, nous entraine dans le sillage de Paul, un homme ordinaire, qui partage sa vie entre son entreprise de construction navale, sa femme Elise, et leur fille Mia. Lors d’une sortie en mer, Paul se retrouve confronté à un étrange phénomène météorologique inexpliqué. Dès lors, Paul rétrécit inexorablement, sans que la science ne puisse lui expliquer pourquoi ni lui être d’aucun secours.

Pour l’occasion, nous avons la chance de découvrir le film événement entre les murs du mythique Pathé Levallois, dans une salle Dolby Atmos et ses conditions exceptionnelles. Un moment de cinéma à part grâce à des technologies avancées et performantes.

Ah, L’Homme qui rétrécit avec Jean Dujardin… Un film qui, sous son apparence de science-fiction classique, déploie en réalité une profondeur et une poésie inattendues. Dujardin, dans le rôle de ce personnage qui se voit littéralement rétrécir au fil des événements, réussit à capturer l’essence de l’humanité perdue dans un corps qui rétrécit, mais dont les émotions et les pensées grandissent.

Ce qui est fascinant avec ce film, c’est qu’il joue non seulement sur l’échelle physique, mais aussi sur l’échelle émotionnelle. Dujardin incarne un personnage confronté à l’incompréhension de son propre corps, mais surtout à la perte progressive de son pouvoir, de sa place dans un monde qui ne le comprend plus. Le film explore ainsi des thèmes universels comme la fragilité de l’existence, la peur de l’invisible et la quête de sens dans un monde qui semble se défaire à chaque instant. C’est un film de transition entre deux mondes : celui de l’humain et celui de l’infiniment petit.

Visuellement, le film est un véritable chef-d’œuvre. Les effets spéciaux, pour l’époque, sont bluffants et réussissent à transmettre ce sentiment d’être à la fois impuissant et démesurément grand à la fois. Le jeu de lumière, les plans qui nous plongent dans un univers « miniaturisé », rendent tangible ce que serait la réalité d’un homme rétréci. Et puis, la performance de Dujardin… Il arrive à rendre son personnage à la fois vulnérable et philosophique, ce qui nous permet de nous accrocher à ses tourments avec une émotion qui dépasse la simple curiosité.

Le film ne se contente pas de nous offrir une intrigue de science-fiction, il va plus loin en posant des questions existentielles sur la nature de l’homme, de son corps, de ses relations. Dujardin apporte une profondeur inattendue à ce rôle, insufflant à ce « rétrécissement » une sorte de métaphore poignante de notre monde contemporain, où l’on se sent parfois si petit face à la complexité de la vie moderne.

En somme, L’Homme qui rétrécit est un film à la fois touchant et audacieux. Il démontre qu’une bonne histoire de science-fiction peut aussi être un miroir de nos peurs intérieures. Un film qui, dans sa petitesse apparente, parle de tout ce qui nous grandit. Et avec Jean Dujardin, on ne pouvait rêver d’un meilleur acteur pour porter cette réflexion.

22 octobre 2025 | 1h 40min | Science Fiction, Aventure | France, Belgique
De Jan Kounen | Avec Jean Dujardin, Marie-Josée Croze, Daphné Richard

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